Archives de l’auteur : Alexandra Siffredi

Le Livre de la Jungle, un trésor de notre bibliothèque illustrée

Jusqu’en juin 2020, Le Livre de la jungle de Kipling illustré par Paul Jouve est exposé dans la Salle de Saison

 

En juillet 1905, sensible au charme graphique des œuvres de Paul Jouve, Olivier Saincere, érudit, bibliophile de surcroît, décidait la société d’édition Le Livre contemporain de confier au peintre animalier les illustrations d’une luxueuse réédition de l’ouvrage de Rudyard Kipling, Le Livre de la jungle.

Le contrat devait être signé l’année suivante,  le 24 mars 1906. L’ouvrage sera tiré à 125 exemplaires et, d’une grande ambition technique, terminé après la guerre seulement.

Négligeant volontairement toutes les scènes narratives et anecdotiques, rejetant les détails superflus, Paul Jouve met les animaux en position de vivre la scène, comme s’il s’agissait d’instantané. On prête à Jouve une parfaite connaissance de la morphologie, de la psychologie et des réactions comportementales des animaux, nourrie par ses voyages desquels il ramène une multitude d’études formidables de précision et pleines de sensibilité, minutieuses ou largement stylisées. Ses peintures témoignent de son tempérament de coloriste.

Le 13 juin 1914, la revue L’Illustration présente cinq compositions pleine page de cette nouvelle édition du Livre de la jungle, diffusées ainsi auprès de milieux plus populaires : la mythologie de Paul Jouve, peintre animalier universel, est en marche.

Aller vers… venir à

Un partenariat avec la Fondation Grand DeltaHabitat

Entre mai et juillet 2019, des habitants de  la résidence Les Cerisiers à Vedène participent à un programme de médiation artistique inédit. Mis au point par le Musée Angladon – Collection Jacques Doucet d’Avignon, en partenariat avec la Fondation Grand Delta Habitat, ce programme Explorations et Lumières au Salon invite ceux des locataires qui le souhaitent à entrer dans l’univers magique du Musée, à travers des conférences, des ateliers, des lectures et des visites guidées, au sein même de la résidence puis au Musée.

Avec pour fil conducteur le Salon, espace domestique familier, six séances sont offertes aux participants. Elles permettent d’évoquer tour à tour l’histoire et les représentations du Salon depuis l’époque des Lumières qui fait de lui un lieu d’ouverture sur le monde jusqu’à la modernité qui y trouve la richesse d’un monde. Ceci grâce à une approche sensible permettant à chacun de se familiariser avec l’univers des grands artistes du Musée. Ce partenariat s’inscrit dans une démarche d’ouverture à tous les publics menée par le Musée, fidèle en cela à la volonté de ses fondateurs, Jean Angladon et Paulette Martin, deux artistes avignonnais qui furent attachés à partager leur passion pour l’art. Depuis sa création il y a 25 ans, ce Musée qui fut leur maison joue un grand rôle dans la vie locale. Il multiplie les initiatives, y compris en direction des publics éloignés de la culture. Grand Delta Habitat, l’un des principaux bailleurs sociaux du département, à travers les actions financées par sa Fondation, affirme sa volonté de consolider ses liens avec les acteurs locaux engagés auprès des locataires et de leur apporter un levier de développement.

« Ne marchez pas sur les tapis svp »

Dans les salles du premier étage du musée se trouvent plusieurs tapis du Caucase.

Caractérisés par des coloris chatoyants et des décors géométriques, ces tapis, longtemps dédaignés face aux réalisations persanes d’une exécution plus raffinée sont cependant plus rares et nous permettent de découvrir le style de cette zone géographique montagneuse.

Limite conventionnelle entre l’Europe et l’Asie, entre la mer Noire et la mer Caspienne, le Caucase a vu se développer une production originale de tapis fabriqués par les populations nomades et semi nomades. Ils appartiennent à la famille des tapis noués réalisés par les femmes chez les populations pastorales et quelques fois les hommes dans les manufactures, sous l’autorité d’un maitre d’œuvre nommé l’ustad.

Selon un procédé de fabrication commun à tous les tapis noués, le travail évolue de bas en haut sur un métier constitué de deux barres ou ensouples sur lesquelles sont fixés les fils de chaine verticaux. Les populations nomades utilisent plus volontiers le métier horizontal facile à transporter. C’est sur une trame que l’artisan va nouer les fils de chaîne qui formeront les dessins du tapis. Des fils sont placés transversalement pour maintenir l’ensemble, assurant la tenue des nœuds. Le rasage, étape quotidienne ou finale, est destiné à obtenir le velours. Les fils des nœuds sont alors coupés. Si l’artisan souhaite mettre en valeur les motifs, il rasera les fils plus courts. S’il préfère assurer une meilleure résistance au tapis, il leur laissera alors une certaine longueur, garante d’une plus grande solidité. La fabrication d’un tapis caucasien ne diffère donc pas des autres tapis orientaux. Seuls le nouage à concentration peu élevée, l’utilisation presque exclusive du nœud turc ou « ghiordès » qui s’enroule sur deux des fils de chaîne et l’usage spécifique de la laine comme matière première récemment concurrencée par le coton dans la production moderne apparaissent comme des procédés plus spécifiques. La soie, employée pour confectionner les tapis précieux de perse, n’entre pas dans la fabrication des exemplaires caucasiens. Cette production présente une variété de types nommés Kazak, Chirvan, Soumak ou Daghestan… du nom de la ville ou de la région dont ils proviennent. Ces appellations en usage dans le commerce permettent une classification de la production par types et motifs régionaux mais tendent à simplifier les méthodes de fabrication et de diffusion des produits.

Le type Soumac par exemple, englobe en réalité les créations de l’artisanat caucasien fabriquées dans diverses localités de cette vaste région.  Les kazaks sont produits dans la petite ville de l’Azerbaïdjan situé au cœur du Caucase mais proviennent également des régions limitrophes.  Malgré ces variantes qui tiennent souvent aux spécificités d’un motif ou à un type de composition, les tapis caucasiens sont facilement reconnaissables. Les premiers types dates des 16e et 17e siècles et formaient un ensemble cohérent (nommés tapis à dragon). Leur champ, cette partie centrale du tapis qui se distingue de la bordure est compartimentée de dragons souvent présentés dans des losanges ou sur leurs bordures délimitées par des rubans de teintes différentes. Peu à peu la forme de ces animaux s’est stylisée, simplifiée au point d’être réduite à des motifs abstraits. La production des 19e et 20e s. a suivi cette évolution.  Les ornements végétaux et floraux sont résolument tournés vers la géométrisation, et leur sens symbolique est souvent devenu illisible. Ces motifs compartimentés dans des treillis ou organisés en bandes sont disposés selon des procédés décoratifs récurrents : la répétition d’un même motif individualisé par la couleur, le jeu de l’opposition des teintes ou celui de la mise en abyme, l’emboitement ou l’opposition. Quelques motifs propres à la production caucasienne reviennent également fréquemment : les bordures à verre à vin, les motifs à escalier, à bec d’Aigle ou à crochet, l’étoile de Medès… Autant de motifs déclinés selon un sens inné de l’abstraction géométrique.

 

Une Saison Picasso

Le Musée Angladon – Collection Jacques Doucet a décidé de donner une couleur particulière à chacune de ses saisons. L’idée est d’approfondir la connaissance d’une œuvre ou d’une série d’œuvres présentes dans les collections, de les donner à voir de façon un peu différente, grâce à des conférences, accrochages, projections, lectures, représentations et autres événements. D’établir des correspondances entre des univers sensibles, couleurs, saveurs, musiques, mouvements, de nourrir le dialogue des arts en invitant des créateurs, historiens, comédiens, auteurs, à éclairer l’œuvre et l’artiste de façon personnelle. C’est également une façon de renouveler l’intérêt des Avignonnais pour le Musée, de les inviter à cultiver leur regard dans la fréquentation intime des œuvres.

La saison 2017/2018 fut consacrée à Vincent Van Gogh. La nouvelle saison 2018/2019 s’ouvre sur l’univers de Pablo Picasso. Elle déclinera une diversité de propositions pour mieux regarder la collection des œuvres de Picasso conservées au Musée et accompagner l’exposition de l’été : Picasso. Lever de rideau.

Le programme de la saison Picasso

David Hockney au Musée Angladon

La chaise et la pipe de Vincent (1988) in situ-Musée Angladon

La Fondation Vincent van Gogh Arles propose du 21 avril au 28 octobre 2018 l’exposition Soleil chaud, soleil tardif. Les modernes indomptés.

Afin d’apporter sa contribution à ce bel événement, le Musée Angladon – Collection Jacques Doucet prête son précieux tableau de Vincent Van Gogh Wagons de chemin de fer à Arles (1888) et accueille en échange le tableau acidulé de David Hockney La chaise et la pipe de Vincent (1988). Hommage touchant de simplicité et d’éclat. 

David Hockney se souvient : « Depuis toujours lorsque j’étais étudiant, Van Gogh comptait parmi les peintres qui me bouleversaient, tant par son œuvre que par sa correspondance. Lorsque je vins à Arles en 1985, invité par les Rencontres photographiques, j’eus l’occasion d’être convié à un dîner dans le célèbre jardin de l’hôpital d’Arles qu’avait peint Vincent. A deux pas se trouvait la cellule d’internement où il avait séjourné à plusieurs reprises… Je m’y rendis. J’étais ému de me trouver face à ce petit espace noir, j’y songeais longtemps encore et me décidais à réaliser cette peinture pour lui… »

La chaise et la pipe de Vincent est à découvrir au Musée Angladon jusqu’au 28 octobre 2018.

Chronique imagée d’un chantier

salle de réunion en travaux

La fermeture du Musée en ce mois de janvier 2018 est l’occasion d’un retour en images sur les travaux réalisés entre octobre 2016 et mars 2017.

Ces clichés, pris par Romain Panza, découlent d’une volonté d’archivage. Ils sont les témoins réceptifs d’un changement d’envergure pour notre institution, son personnel et le public. Remue-ménage donnant lieu à des découvertes.

Tantôt énergique, mouvementée, l’atmosphère transparait plus sereine sur certaines photographies. Elles rendent compte des différents temps de développement proposé par la direction du Musée depuis 2015, et orchestré par les architectes Andrea Bortolus et Raffaella Telese.

 Les divers corps de métiers, peintres, électriciens, plaquistes, maçons, parquetistes, ainsi que l’équipe du Musée, ont œuvré à bonifier les espaces de réception et d’exposition afin de mettre en valeur la Collection Jacques Doucet et d’accueillir les visiteurs de manière optimale. Le Musée a été repensé, apprêté. Du sol, au plafond. 

Couleurs et luminaires concourent aujourd’hui plus encore à la mise en éclat des œuvres. Les escaliers de pierre rafraîchis, permettent au public d’accéder au second étage jusqu’alors fermé. Là, les greniers, bibliothèques, bureaux, anciens ateliers des Angladon ont été transformés et offrent désormais de lumineux espaces où le visiteur déambule lors des expositions temporaires auxquelles cette aile restaurée est dédiée, sur un  somptueux plancher de chêne. 

Hier maison de collectionneurs éclairés, transformée en Musée selon leur souhait crépusculaire, aujourd’hui demeure renouvelée recevant tout ami de l’Art.

Alexandra Siffredi, janvier 2018

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Festival !

Le soleil de plomb et les affiches florissantes sur les murs de la cité des papes ne laissent aucun doute. Le Festival est arrivé!

Cette année encore, le Musée Angladon – Collection Jacques Doucet accueille la radio libre L’écho des planches.

Emmanuel Sérafini s’installe au frais, dans le bel Atelier , du 6 au 27 juillet pour diffuser en public les émissions On commence dans un quart d’heure et D’esprits critiques.

Demandez le programme! 

 

Du 11 au 15 juillet 2017, à 20h30, le Musée ouvre sa cour à chacun pour POLIS #ÊtesVousHeureuxDeVivreLaVieDansLaquelleVousÊtes? de la compagnie Akté, une programmation de La Manufacture – collectif contemporain.

POLIS est une expérience humaine et technique autour de la parole publique. C’est une installationparticipative qui invite les passants à s’interroger et à s’exprimer autour d’une question : êtes-vous heureux de vivre la vie dans laquelle vous êtes?

À l’aide de leur smartphone, un dispositif les incite à venir y répondre.

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Le Petit Angladon est arrivé !

Lancement Petit Angladon

Les partenaires réunis autour du Petit Angladon

Le Petit Angladon, jeu d’énigmes sur tablettes mis au point de façon collaborative avec un ensemble de partenaires locaux, est opérationnel !

C’est l’aboutissement d’une belle aventure, menée main dans la main une année durant avec Semaweb, agence avignonnaise de communication digitale, et les étudiants du Master 2 « Médiations de la culture et du patrimoine » de l’Université d’Avignon » placé sous la responsabilité de Marie-Sylvie Poli. Une année durant laquelle les énergies se sont fédérées autour de ce projet novateur, alliant culture et nouvelles technologies, deux moteurs puissants pour l’économie du Grand Avignon. Les soutiens ne nous ont pas fait défaut. La French Tech Culture, le Grand Avignon, ainsi que trois entreprises de la région : CBA, Ruckfield, Axiome Associés, ont cru à ce projet et l’ont accompagné. Tous incarnent parfaitement l’identité et le savoir-faire d’un territoire.

Les tablettes attendent les jeunes visiteurs à l’accueil. L’appli « Le Petit Angladon » vise à familiariser les 4 à 11 ans avec le monde de l’art en les entraînant, par le biais d’un parcours d’énigmes, à la découverte du musée. C’est un outil de médiation à la fois gai et ludique, suffisamment simple pour être utilisé par un enfant de façon autonome. Le jeune visiteur peut aussi faire participer ses parents et partager ses découvertes en famille.

Chaque énigme, chaque jeu proposé, l’invite à regarder les œuvres. Il ne s’agit pas de distraire son attention, mais de la centrer sur l’essentiel, à savoir l’intérêt pour les trésors qu’il va découvrir au fil du parcours. En privilégiant la notion de plaisir, en ménageant le moment si précieux de la découverte et de la contemplation, que nous souhaitons accessible à tous.

Carina Istre, chargée des relations extérieures

 

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Les dates de la rentrée !

Ateliers du mercredi mercredi 7 septembre à 14h, première séance, présentation du programme et inscriptions pour les 6-10 ans
Club ado (10/14 ans) mardi 13 septembre à 17h présentation du programme, inscriptions et 1ere séance
Atelier adulte vendredi 23 septembre 14h30 présentation du programme, inscriptions et 1ere séance

Atelier adulte sur le portrait vendredi 27 mai à 14h

Vendredi sous les toiles du 27 mai

La question des volumes- le visage comme objet

Nous commencerons  par un atelier photo et éclairage et prolongerons avec des esquisses à la sanguine sur papier clair.
Et puis.., si une plage de temps nous est encore offerte, un  autoportrait au miroir dans le musée.
Vos envies et vos idées sont bien sur libres de s’exprimer.
Venez donc partager ce moment en toute simplicité et pour le plaisir d’apprendre, de voir et de tracer avec la ligne et la lumière. Muse¦üe Angladon-3098