François Morellet, 40’000 carrés, 1971 (détail)
© Atelier de l’artiste
Avec la ligne, avec le hasard, avec les mots, avec nos yeux, François Morellet joue. De façon systématique.
Depuis 1952, depuis sa rencontre avec l’œuvre de l’artiste concret Max Bill, François Morellet (1926-2016) s’attache à faire naître des structures géométriques simples, des effets optiques, des inflexions de lignes, des énigmes visuelles, à partir de calculs mathématiques ou de suites rigoureuses et aléatoires de chiffres. Son intervention est réduite au minimum : établir un principe fondateur voulu comme un axiome et laisser se dérouler, avec autant de ravissement que d’impassibilité, la systématique que celui-ci induit. Le charme des images ainsi obtenues est délibérément involontaire. Synthétisant avec humour ses contradictions, François Morellet se qualifie lui-même de « fils monstrueux de Mondrian et de Picabia ».
L’exposition François Morellet. L’esprit de suite cherche à mettre en valeur ces deux caractères qui sous-tendent l’ensemble de l’œuvre d’un artiste conceptuel aussi rigoureux que rigolard : le jeu et le système.