
Jacques – Émile Blanche (1861-1942) est un personnage incontournable de la Belle Époque et de l’après-guerre. Peintre, écrivain, critique, musicien, mémorialiste, il peint et dépeint, à la plume comme au pinceau, ses paysages premiers, sa mère, les plages normandes, son ami d’enfance Marcel Proust, ses intérieurs, Londres et Venise qu’il arpente. Il est le portraitiste du Tout-Paris, du Tout-Londres, de l’élite artistique et de l’avant-garde de son époque : Cocteau, Mallarmé, Anna de Noailles, la Castiglione, Mauriac, Gide, Claudel…
Pour lui, la vie, la poésie, la littérature, la musique, l’Histoire forment la base d’une quête profondément proustienne, celle de donner à voir, comme il l’écrit à Cocteau en 1918, « quelque chose comme l’atmosphère, le ton d’une époque ». En référence au chef d’œuvre de la littérature française qu’est À la recherche du temps perdu, l’exposition rend compte, en une soixante tableaux, de l’extraordinaire défi que Jacques – Émile Blanche a choisi de relever, celui de peindre le temps perdu. Elle a le privilège d’accueillir l’unique portrait peint de Proust, une toile au statut d’icône que l’écrivain conserva chez lui jusqu’à sa mort.