Chine

Chine
Époque Tang (618-907)
Danseuse

Terre cuite, traces de polychromie
Ancienne collection Sadruddin Aga Khan, achat 1977

À l’époque des Royaumes combattants (481-221 av. J.-C.), les Chinois ont peu à peu abandonné la coutume de sacrifier des êtres humains afin d’accompagner dans l’au-delà les défunts importants. Des statuettes en bois, puis en céramique, se substituent aux victimes. À partir du IIIe siècle av. J.-C., et durant plus d’un millénaire, les « mingqi » (« objets lumineux »), constitueront l’un des pans importants de la plastique chinoise.

Bien qu’une codification préside à la taille et au nombre d’effigies placées dans les tombes, ces charmantes créations évoquent de nombreux aspects de la vie quotidienne. Leur parure suit la mode.

Ici, cette danseuse est caractéristique, par sa silhouette élancée, du début de l’époque Tang. Une coiffure élaborée, caractérisée par de hautes tresses, surmonte un visage aux traits fins quoique stylisés. Elle est vêtue du fameux costume « arc-en-ciel » requis pour la danse du même nom, reconnaissable aux épaulettes larges et raides et aux manches à double ouverture. Comme une pièce semblable du British Museum, elle porte des chaussures à l’extrémité relevée en « nuages ». Cette élégance gracile laissera place dans la première moitié du VIIIe siècle à un type féminin nouveau, aux formes largement épanouies.

Il existe de nombreuses pièces que l’on peut comparer à la statuette du Musée Angladon – Collection Jacques Doucet, datées de la première partie de la période Tang. Citons l’une des plus exquises, conservée à l’Asian Museum de San Francisco et deux autres dans la Burrell Collection de Glasgow.

Gilles Béguin, conservateur général, directeur du Musée Cernuschi de Paris

← Retour à toutes les oeuvres